Corliande

Auto édition

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31 octobre 2014

Le livre de Baltos (16)


         Un nouveau texte pour le livre de Baltos, ou plus précisément, le premier chapitre d'un récit qui devrait en comporter quatre ou cinq, voire plus. Il s'agit d'une sorte de mini roman d'aventures dont l'action se passe au pays des serviteurs du temps. Pour préserver le suspense, je ne vous livrerai donc que cet unique extrait. L'histoire n'étant pas complètement finie, celui-ci pourrait être l'objet de petits changements dans l'avenir. En attendant, voici sa première mouture :

L'étau
(extrait)

pour le lire et/ou le télécharger


Nota bene : L'étau a changé de nom. Il est devenu "Les masques". Ce lien est donc caduc. Retrouvez le premier chapitre de ce mini roman sous son nouveau titre (N° 26).

4 octobre 2014

Green, un film admirable et terrible de Patrick Rouxel



       En cette journée mondiale des animaux, voir un film tel que « Green » de Patrick Rouxel, est bien plus explicite que tout ce que j’en pourrais écrire. Cette suite d’images au montage remarquable, sans aucun texte, en dit long sur le sort que l’humain dans son ensemble réserve à ceux dont il se croit propriétaire, comme il se croit propriétaire de tout ce qui l’entoure. En fait il dit tout : La destruction de la nature et la condamnation à mort des espèces qui s’y meuvent, l’avidité d’une poignée d’entre nous, et la complicité, active ou passive, réfléchie ou inconsciente, de l’écrasante majorité, le tout légèrement tempéré par le dévouement réel mais souvent désespéré de certains. Tout est dans le regard de Green, femelle orang-outang victime de la déforestation et qu’une équipe de sauveteurs tente vainement de maintenir en vie. Dans ses yeux voilés passent les images du bonheur perdu, de la jungle de Bornéo avant le saccage, puis celles de ce saccage, du commerce qui est fait du bois exotique et de l’huile de palme, de notre consumérisme égoïsme ou juste machinal et du désert qui s’ensuit. 
         Bien sûr, nul ne peut dire à quoi pense Green, allongée comme un enfant martyr sur son lit d’hôpital. L’association de toutes ces images entrecoupées et de celles qui nous la montrent agonisante provoque une émotion que d’aucuns qualifieraient sans doute d’anthropomorphique. Mais comment ne pas être ému aux larmes par ce regard qui semble tout voir et tout comprendre ? Comment ne pas se sentir accusé, responsable sinon coupable individuellement de l’aberrante détermination de notre espèce à dévaster dans l’irrespect et l’indifférence. Comment ne pas croire qu’elle sait ? De même, nous ne connaitrons pas la cause clinique de sa mort mais qu’importe, elle semble inévitable. Impossible d’imaginer qu’elle n’ait pas simplement refusé de lutter, tant l’inutilité d’une vie solitaire et privée de tout la rend triste à mourir, indifférente à ce qu’elle peut voir autour d’elle. 
       Le film s’ouvre sur son transport chaotique dans un sac de voyage après sa découverte, auquel succède la beauté d’un décor naturel ou volent de grands oiseaux. Les dernières images, après celles du sac poubelle emportant Green vers l’oubli, nous montrent un grand oiseau aux ailes étrangement statiques sur fond de chantiers et de constructions bordant un terrain vague… un cerf volant tenu par un jeune homme, comme une tentative dérisoire et tellement humaine de redonner vie, une vie artificielle ou au mieux artistique, à ce qu’il assassine.