Corliande

Auto édition

Auto édition

14 août 2017

Le livre de Baltos (34)

          Le second extrait du "Journal de bord d'Anissan Rubyn" est à présent terminé. Il ne me restera plus qu'un texte à écrire pour clore le quatrième recueil du Livre de Baltos intitulé "Les chroniques océanes". Le récit présenté ici sera lisible et téléchargeable en entier durant une dizaine de jours. Puis je n'en laisserai que les premières pages.

Le journal de bord d'Anissan Rubyn
Second extrait

pour le lire et/ou le télécharger

10 août 2017

Corliande en version Kobo

     J'y songeais depuis un moment, c'est à présent chose faite. Corliande est disponible en livre numérique sur la plateforme Kobo, ainsi que sur le site de la Fnac. Le prix de vente pour chaque titre est de 2€99, soit 8€97 pour la trilogie complète. On peut la lire sur la liseuse adaptée, bien sûr, mais aussi sur une tablette ou même un écran d'ordinateur. Il suffit pour cela d'avoir un compte Fnac et de télécharger l'application Kobo. 

Pour y accéder via le site Fnac.com, c'est par ici

et par là pour la plateforme Kobo.

7 août 2017

Texte toujours en cours d'écriture



       Suite du "Journal de bord, extrait N° 2", où nous retrouvons le capitaine Anissan Rubyn en route vers l'Île de Béryl.


Le 5 mars 1579

            Deux événements m’ont empêché de poursuivre la rédaction de mon journal ces derniers jours. Quelques rafales et les prémisses d’une tempête m’ont contraint de modifier mon itinéraire, ce qui a laissé le champ libre à un nouveau bateau pirate pour mettre le cap sur Béryl, en passant par le sud et le détroit de l’île de Saphir. Nous nous sommes rencontrés il y a deux jours et avons dû livrer bataille une fois de plus. Je suis fatigué de ces combats sans fin, moi qui suis par nature un pacifiste convaincu. Mais si j’ai quelque espoir de sauver ce qui reste des elfes aquatiques, je ne puis les abandonner à ces mercenaires sans pitié. Je suis parvenu à mettre en fuite ces derniers, après en avoir tué une douzaine. Je m’empresse de dire que je ne tire aucune fierté de telles victoires. J’ai depuis longtemps cessé de compter les morts provoquées par l’insupportable avidité de ces hommes des terres du nord qui voudraient partout imposer leur loi. Mais je n’en suis pas devenu indifférent pour autant. Si je parviens au but, et deviens gouverneur de l’île rouge comme je l’ai promis, je ferai mon possible pour que règne enfin la paix sur l’archipel d’opale. Je voudrais que mon île devienne un modèle pour toute cette région équatoriale, si dramatiquement belle et convoitée. Certes, combattre l’empire éturbe n’est point à ma portée. Mais j’ai bien l’intention d’utiliser tous les moyens dont je dispose, y compris si nécessaire la magie de Lionna, pour les empêcher de nuire.

Le 6 mars 1579

            J’ai enfin trouvé un peu de temps pour écrire. Un typhon est survenu dans la soirée d’hier, qui nous a retenus sur le pont une bonne partie de la nuit. J’en ai connu de plus violents. Néanmoins, nous avons dû nous arimer solidement pour ne pas être emportés. Puis, dès l’apogée de la tempête, il nous a fallu écoper avant de rejoindre nos couches, épuisés de fatigue et transis de froid. Ce matin, nous avons constaté que deux voiles avaient été déchirées, et que le mât d’artimon est en partie brisé. À ceci s’ajoutent quelques dommages plus anodins. Dans l’ensemble, nous n’avons pas à déplorer de trop grands dégâts. À présent, le calme est revenu, dominé par un soleil radieux. Jamais je ne cesserai de m’émerveiller devant les caprices du climat, et de me sentir humble face aux éléments lorsqu’ils se déchaînent, puis s’apaisent aussi rapidement. Nous pesons si peu face à la grandeur et l’imprévisible violence de l’océan ! Mais trêve de banalités. Nous sommes actuellement à 12,9% latitude nord, et 161,3% longitude est. Bientôt nous allons nous trouver au cœur de l’anneau de brume, situation toujours quelque peu éprouvante pour les nerfs. Cependant, dans cette zone autrefois interdite, en principe, la mer est d’huile. Cet étrange brouet qui la recouvre paraît repousser toute autre manifestation atmosphérique. L’avancée est donc lente et pénible, mais sans remous. Une fois arrivés sur l’île de Béryl, nous aurons le temps de réparer ces avaries avant que de repartir.

Le 8 mars 1579

            Nous voici baignant dans cette brume si épaisse qu’elle masque tout horizon durant des heures. Seules les vergues les plus basses sont encore visibles. Le poste de vigie a complètement disparu. Pour ma part, tant habitué à cet étrange phénomène, je reste serein. Je préfère de loin la compagnie de mon journal à celle de mes hommes, je le confesse. La plupart n’ont jamais traversé ce lieu, et je sens s’installer en eux un mélange de tension et de découragement. Je me suis évertué à leur expliquer qu’il n’y avait là rien d’alarmant, et qu’il suffisait de se laisser porter. Cependant, je sais combien difficile est, pour un jeune marin, d’accepter de lâcher prise. Le besoin de tout contrôler est nécessaire à la survie en règle générale, mais il peut être aussi une entrave au bon déroulement de cette perpétuelle confrontation avec les éléments. Cela semble paradoxal mais nous devons aussi apprendre à nous en remettre à la destinée dans bien des situations. Vollya a donc pris la relève, et la confiance qu’il a su inspirer d’emblée à l’équipage m’a permis de descendre dans ma cabine pour me consacrer à l’écriture.
           
            À quelle force occulte devons-nous ce bouclier nébuleux entourant les îles centrales de l’archipel d’Opale ? Je ne sais si nous aurons un jour la réponse. Le fait qu’autour de l’anneau, loin au-dessus sans doute, et avant comme après lui, le ciel est sans nuage, rend cet endroit fort insolite, je l’avoue. Autre chose, la température y est déconcertante. Le brouillard est souvent synonyme d’humidité, donc de fraîcheur. Or ici l’air est tiède, presque chaud, et surtout très sec. On y a bien plus la sensation d’une fumée refroidie, en quelque sorte, que de gouttelettes d’eau en suspension. Le cœur de cet archipel, dont nous ignorons tout, pourrait bien dissimuler un volcan. Peut-être y trouvera-t-on l’explication scientifique de cette énigme. Il est malgré tout difficile de croire que la nature est seule responsable de cette fantaisie climatique. Aussi je ne blâmerai pas mes hommes, ni ne les soupçonnerai de lâcheté. Je n’oublie pas non plus que lors de ma première traversée, sur une sorte de radeau de fortune il est vrai, je me croyais déjà mort, en route vers l’au-delà. Mais dans quelques heures, le ciel s’éclaircira, comme par magie. L’île de Béryl jaillira dans toute sa splendeur, scintillante à l’instar des vagues sous le soleil, telle une féerique apparition. Ils seront tous émerveillés alors, comme le sont en général ceux qui l’abordent ainsi, et ne regretteront certainement pas d’avoir un peu souffert pour l’atteindre, déjà récompensés par cette simple vision.

Le 10 mars 1579

            Gagné sans doute quelque peu, bien malgré moi, par l’angoisse qui perturbait l’équipage, j’ai dû cesser d’écrire il y a deux jours pour remonter sur le pont où nul ne tenait en place. Une bagarre a même éclaté entre deux matelots, pour un prétexte anodin, heureusement vite maîtrisée. L’inaction est, pour certains, plus dure à supporter qu’une bonne empoignade, dont le seul but est de fatiguer le corps afin d’annihiler la pensée. Mais tout est rentré dans l’ordre à présent. Je n’ai aucune certitude, mais il me semble que depuis mes premières traversées de l’anneau de brume, il y a plusieurs années, celui-ci s’est un peu aminci. Le parcourir prend moins de temps, alors que la vitesse du navire est sensiblement la même. Peut-être viendra-t-il à disparaître, un jour lointain ? Quoi qu’il en soit, cet épisode est derrière nous, car nous avons bien débarqué dans l’île. Certains sont encore occupés aux dernières réparations. Les autres savourent la pureté de l’air et l’éblouissante beauté du paysage, auquel selon moi, nul autre ne saurait être comparé. La plupart des hommes de l’équipage vont séjourner ici, fortement armés en cas d’invasion. Mon bateau accueillera alors à son bord tout ce qui demeure des habitants de béryl, et nous ferons cap sur l’île des dragons.

A suivre