Emmanuel Romeo
Depuis quelques années, certains grands succès commerciaux aidant, la féerie semble être devenue très « tendance ». Je ne suis pas sûre qu’elle ait vraiment gagné à se retrouver ainsi mise à toutes les sauces, notamment publicitaires. Elle y a surtout perdu beaucoup de ce mystère qui en est pourtant l’essence. Moi-même, j’avoue éprouver une certaine lassitude face à cette surenchère, cette banalisation qui, loin de mettre en lumière les œuvres de qualité, ne font souvent que les ensevelir, les rendre invisibles aux yeux d’une partie du public trop vite rassasiée par ce qui lui est pré-vendu pour aller voir plus loin.
Certes la féerie n’a pas dit son dernier mot. Il y aura toujours des artistes pour y puiser l’inspiration et nous livrer à travers elle leur propre vision du monde. De surcroît, avec ses compagnons de routes incertaines que sont le surnaturel et le symbolisme, voire l’ésotérisme, elle trouve encore à s’inviter là où l’on ne l’attend pas, et en cela aussi, elle reste fascinante.
Certes la féerie n’a pas dit son dernier mot. Il y aura toujours des artistes pour y puiser l’inspiration et nous livrer à travers elle leur propre vision du monde. De surcroît, avec ses compagnons de routes incertaines que sont le surnaturel et le symbolisme, voire l’ésotérisme, elle trouve encore à s’inviter là où l’on ne l’attend pas, et en cela aussi, elle reste fascinante.
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Sans titre |
La lumière, bien entendu, est primordiale, qu’elle orne de dorures des miniatures de sous-bois, trace des ombres au pinceau sur les lacs (Encres du soir), ou ressuscite en douceur de modestes fleurs fanées (La répétition du petit jour). Le mouvement est tout aussi important, comme celui de l’eau ou du vent qui, sur les choses apparemment inertes, laissent d’indélébiles traces. Mais si le caprice des éléments et des saisons joue un grand rôle, c’est évidemment au choix des sujets, du cadrage et des angles de prises de vues que revient le mérite de la révélation. Sans le talent du photographe, ces Trois augures dans le brouillard continueraient probablement à taire leurs prophéties, ces enfants champignons resteraient analphabètes (Jours d'école) Et ces Démons ou ces Anges de passage, passeraient effectivement leur chemin en restant ignorés de nous.
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Sans titre |
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Sens perdus |
Dans son site, d’une élégante sobriété, Emmanuel Romeo à classé ses photographies en sept albums que je vous invite à explorer attentivement. Chaque image mérite qu’on s’y attarde, et le choix d’en reproduire quelques unes ici ne s’est pas fait sans peine. Nombre d’entre elles n’ont pas de titre, mais ceux qu’il donne sont révélateurs de sa démarche poétique (Aube magnétique, Petit paysage onirique, Les temples éphémères, Sculptures d’ombre) ; certains sont franchement surréalistes (L’interrogation délicieuse, La lumière inutile, Les fenêtres sans mur) ; d’autres non dénués de fantaisie et d’humour (Le croque-ciel, Le bal des résidus, Autoportrait pour plus tard).
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