Corliande

Auto édition

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26 mai 2021

L'école universelle des savoirs

Dans les glaciales et brumeuses terres du nord se dresse une étrange bâtisse. Nul drapeau ne flotte au-dessus de ses tours car elle ne dépend d’aucune administration ni n’appartient à la moindre nation. Quelque peu tombée en désuétude, elle se trouve à la naissance d’une province demeurée libre appelée l’Estangle. C’était un ancien château fort doublé d’un édifice religieux voué à des dieux oubliés, à demi en ruines, lorsqu’elle fut restaurée pour abriter l’école universelle des savoirs. Cette œuvre fut celle des Delfs, une dynastie en rupture avec les lois martiales et injustes de l’empire Éturbe. On y venait de toutes les régions du monde pour partager une vision pacifiste, des acquis scientifiques ou culturels. On y venait surtout pour tenter d’élaborer un langage commun à tous les peuples, sorte d’espéranto conçu avec l’espoir de mettre fin aux conflits et de faciliter la compréhension mutuelle des êtres vivants, humains ou non humains, sans nuire à leur diversité. Mais comme vous l’imaginez, les choses ne furent pas aussi simples…

« L’école universelle des savoirs » est le second chapitre de « La dynastie des Delfs », dans le septième recueil du Livre de Baltos.

                                        
 
Image par Reinhold Silbermann (Tabor) de Pixabay

16 mai 2021

Le repas de l'écureuil

    La voici enfin, la vidéo que vous attendiez tous ! Le repas de l’écureuil est un montage de séquences avec pour acteurs vedettes les petits visiteurs de mon cerisier. La qualité des films laisse à désirer, surtout les gros plans, car pris avec un appareil photo compact tout simple, à travers une vitre et, bien sûr, à distance. Naturellement, cela ne vous surprendra pas, les scènes les plus drôles et les plus touchantes n’ont pas été immortalisées. J’ai vu, par exemple, l’un d’eux prendre une noisette, descendre de l’arbre et, en trois bonds, aller l’enterrer un peu plus loin dans le jardin, puis recommencer. J’ai vu aussi une femelle allaitante (l’une de ses tétines était très visible) faire le ménage dans la mangeoire et jeter cacahuètes entières (pas à son goût visiblement) par-dessus bord, avec les coquilles de noisettes vides. Auparavant j’avais vu l’un d’eux (toujours la femelle, sans doute) arracher des lanières d’écorce des branches mortes d’un buisson, les rouler en boules, les malaxer à toute vitesse avec ses petites pattes et les emporter je ne sais où pour faire son nid. Souvent, un peu agacés par le couvercle qui retombe sans cesse, ils s’efforcent de le soulever le plus haut possible, en insistant plusieurs fois, espérant ainsi le laisser ouvert (on voit juste un bref aperçu de ce comportement vers 0:28). Et je ne compte pas les courses poursuites à travers les branches ou autour du tronc, car ils sont parfois deux, voire trois. Tout cela se produit évidemment alors que l’appareil n’est pas prêt. Bref, ces petites créatures n’en finissent pas de m’attendrir. Pour la bande son, j’ai préféré ne rien mettre. Je refuse les musiques au mètre proposées par les plateformes, et je ne voudrais pas enfreindre la loi si j’utilise un thème qui me plaît (manquerait plus que je doive payer des droits, déjà qu’ils me coûtent cher en noisettes !).

 

13 mai 2021

Mélénisse, nouveau personnage du Livre de Baltos

    « D’où avait-elle pu tirer ces visions d’outre-monde ? Certainement pas de ses promenades à travers le village, ni même aux alentours. Aucun de ses souvenirs n’avait pu les lui inspirer, par plus que ses lectures. Sans doute possédait-elle en elle une clef magique ouvrant des portes aux autres invisibles, une sorte de « machine volante » lui faisant parfois quitter la réalité corliandaise pour visiter des contrées inconnues. »
 
    Le troisième récit, dans le premier recueil du livre de Baltos, vous fera découvrir un nouveau personnage. Mélénisse, corliandaise excentrique et inspirée, mais terriblement distraite, fut autrefois une célébrité locale ayant marqué les mémoires. Inventrice malgré elle d'une miraculeuse recette de galette, laquelle deviendra le plat traditionnel du village, elle était avant tout une artiste de talent et pourtant méconnue. Toute ressemblance avec une certaine dame de mon entourage n'est évidemment pas fortuite. Bien qu'elle ne soit pas son fidèle portrait, "L'héritage de Mélénisse" est un petit hommage déguisé à ma mère, le peintre Anna Cazan.
 

 


6 mai 2021

Le pays des serviteurs du temps

   Dans plusieurs chapitres de Corliande, puis dans un recueil entier du Livre de Baltos, j'ai situé l'action au pays des serviteurs du temps. Ce lieu peuplé uniquement d'automates m'a été inspiré en partie par un spécimen bien réel, le dessinateur et copiste de l'horloger mécanicien suisse Henri Maillardet. Cet objet admirable fut retrouvé très endommagé après un incendie. Alors d'origine inconnue, ce n'est qu'une fois restauré qu'il révéla de lui-même son identité, en traçant un poème suivi de ces mots : "écrit par l'automate de Maillardet". Cette belle histoire fut aussi source d'inspiration pour l'auteur Brian Selznick, dont le livre "L'invention de Hugo Cabret" devait être superbement porté à l'écran par Martin Scorcese. 
 
    Pour moi, il était surtout question de créer des personnages mécaniques formant une société complexe et fonctionnant de façon totalement indépendante, ce qui n'empêche nullement qu'y sévissent la hiérarchisation et la lutte pour le pouvoir. S'ils vouent un culte au dieu du temps, certains d'entre eux voient en cette entité mythique un marionnettiste disparu dont ils attendent le retour. D'autres réfutent l'idée même d'un être supérieur et se battent pour acquérir une réelle autonomie. Mais jusqu'à quel point sont-ils libres ou peuvent-ils le devenir ? Pour le lecteur, une réponse possible est suggérée, mais pour eux, la question reste posée.

 L'automate de Maillardet

Photograpie : Daderot (Wikimédia)
Photographie : Daderot (wikimédia)

2 mai 2021

Corliande lu par "La plume de Clémentine"

 

    Dans son blog, dont le lien est ici, Clémentine Rosay-Trigeau a publié un article sur Corliande. Un article superbe, d’une finesse d’analyse et d’une pertinence remarquables. Plus de dix ans après sa parution, il est une des rares publications traitant de ma trilogie. Certes, je suis restée une inconnue, cela ne saurait surprendre. Mon travail n’a pas inondé internet, encore moins les médias classiques. Côté positif de la balance, une interview riche et fort bien menée sur le site du label nato ; côté négatif, une chronique peu flatteuse dans un blog médiocre où j’estime avoir été piégée (je ne reviendrai pas plus longtemps sur cet épisode douloureux) ; et quelque part entre les deux, un petit texte concocté un peu à la va-vite par Richard Ely pour son Peuple féerique (je ne peux pas lui en vouloir, en principe il ne chronique pas de fantasy) ; une présence plutôt discrète et peu remarquée sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, et c’est à peu près tout.


    Nombre d’auteurs auto-édités fournissent des efforts considérables pour se faire connaître. Ils envoient leur ouvrage à moult blogueurs, lesquels ne manquent pas sur la toile, et surtout, organisent des dédicaces et s’introduisent dans les salons. S’ils ont de la chance, ils peuvent y passer beaucoup de temps. Cette dernière activité m’a été suggérée plusieurs fois. Je n’ai jamais pu l’envisager. Je sens très bien que ma place n’est pas là. M’exposer ainsi m’est physiquement presque impossible. Quant à envoyer mes livres, outre le côté onéreux de la chose, j’y ai pensé bien des fois. Mais, de même que pour les maisons d’éditions, il faut savoir cibler, ce que, manifestement, je n’ai pas su faire. Beaucoup de blogueurs littéraires, professionnels ou pas, mais sérieux à tout le moins, se soucient peu, voire pas du tout, de fantasy, genre très méprisé en France. À l’inverse, j’ai exploré plusieurs blogs lui étant consacrés, que j’ai trouvé plutôt mauvais. Je parle de mes débuts. Il est possible que la situation ait évolué. Il est possible aussi que je me sois trompé de chemin dans cette jungle, n’aboutissant qu’à des voies sans issue. Là encore, il eût fallu y passer plus de temps. Bref ! J’avoue qu’après toutes ces années, j’avais un peu jeté l’éponge.


    Je ne connais pas personnellement Clémentine. Son premier partage de ma présentation de Corliande sur Twitter m’avait fait grand plaisir, évidemment, et m’avait incitée à la suivre. Je suis allée voir son blog, que j’ai trouvé excellent. Je ne saurais trop vous en recommander la visite. On y découvre immédiatement sa culture littéraire, son intelligence et son talent de rédactrice. Nous avons continué à nous intéresser l’une à l’autre, à « aimer » nos publications respectives. J’ai longtemps hésité à lui envoyer ma trilogie. Malgré cette connivence, je n’étais pas sûre qu’elle lui plaise et j’avais peur de l’encombrer ou de la mettre mal à l’aise. Mais je la devinais bienveillante. Alors je lui ai proposé, et elle a accepté. Le résultat dépasse de très loin l’espoir que j’avais mis dans cet échange. (Je lui ai en outre fait parvenir « Le livre de Baltos ». Souhaitons que son accueil soit aussi bon.) C’est donc avec émotion que je vous livre son article, celui dont je n’avais jamais osé rêver. Pour le lire, cliquer sur l’image ci-dessous :




Petit ajout : Blogger étant parfois malicieux, il refuse obstinément de justifier mon texte, alors je l'ai centré. On se défend comme on peut !