Corliande

Auto édition

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Anna Cazan


 
           Née en Touraine en 1925, Anna Cazan a  étudié le dessin à l’école "Montparnasse 80" avec le sculpteur Henri-Georges Adam. Animatrice d’un atelier de peinture à la MJC d’Orly pendant une dizaine d’années, elle a effectué diverses expositions personnelles à Paris et en Île de France, par le biais d’associations, dans des centres culturels, bibliothèques et entreprises, ainsi que dans des galeries. Elle a également participé aux salons des Indépendants, de la Main d’or et de la Nationale des Beaux-arts, au Grand palais. Elle vit et travaille actuellement dans une petite ville d’Indre et Loire.
 
Anna Cazan 

  
 
    Après des recherches figuratives (pointillisme, transparences) elle a abordé le surréalisme et le symbolisme, exprimant dans les années 60-70 un certain engagement, (mai 68, remise en cause de l’impérialisme des multinationales, écologie), pour se tourner ensuite vers des préoccupations plus philosophiques. Fascinée par la nature et la fusion des éléments qui s’opposent ou se conjuguent (minéral et végétal, mimétisme dans le règne animal) elle accorde une place importante à l’espace dans ses toiles à l’esthétique souvent épurée, tout en cherchant à révéler la signification cachée des choses. Ses travaux sur l’œuf en témoignent, de même que ceux sur les insectes.  


 


Nouveauté :
 
Bientôt disponible, le livre consacré à l'oeuvre d'Anna Cazan :

 

Le 11 avril 2025
 
Anna Cazan nous a quittés le 06 de ce mois, dans sa centième année. 
 

 

J'ai écrit un texte en son hommage. Il a été lu aujourd'hui lors de ses obsèques.
(La référence à Daphnis et Chloé répond à son souhait de diffuser cet extrait du ballet de Maurice Ravel.)
 

Notre petite maman, notre chère Antoinette, le peintre Anna Cazan…

Elle était tout cela, et bien plus.

Mère aimante et amie dévouée, conseillère avisée, inspirante.

Elle était vive, généreuse, volontaire et profondément sensible.

Sensible à la beauté.

Sensible à la souffrance, à celle des humains comme à celle des animaux.


Où est-elle, à présent, si ce n’est dans nos cœurs ?

Peut-être est-elle partie explorer ces espaces infinis qui l’intriguaient tant.

Ceux qui naissaient de sa pensée et se déployaient sous ses doigts :

Des nappes de sable roux plissées de dunes pourpres et dorées ;

des univers marins d’un bleu profond, abritant de vagues édifices engloutis ;

des forêts montrant toutes les gammes de vert, du plus pâle au plus intense,

où les fleurs ressemblent à des gemmes et les insectes à des fleurs ;

des déserts de pierres et de stèles ou se figent des êtres sans visage,

des crevasses d’où jaillissent des embryons de plantes…


La peinture était sa vie, autant que sa famille.

Elle peignait ses révoltes et ses questionnements.

Mais elle peignait aussi l’espoir.

Car si tout a une fin, toute fin annonce un début.

Non pas l’envol d’un phénix renaissant de ses cendres,

mais la venue inespérée d’un univers ou d’une entité nouvelle, prêt à jaillir 

d’une terre que l’on croyait perdue.

Une fleur, un cristal, un œuf, un oiseau.

L’éveil d’une nature maltraitée, mais toujours vivante.

Comme ce lever du jour sur l’île endormie de Daphnis et Chloé.