Corliande

Auto édition

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8 décembre 2021

Petit extrait du livre Anna Cazan

    "Enfant, je me souviens de ma mère peignant, tous les jours, quoi qu’il arrive, plusieurs heures par jour. Nous vivions alors dans ce petit appartement d’Orly (quartier des saules) où nous avions trois pièces. Mes parents dormaient dans le séjour, ma sœur et moi partagions une chambre et l’autre servait d’atelier. Pas seulement pour la peinture. Mon père y sculptait les têtes et les mains de ses marionnettes à gaines dans du bois de tilleul. Ma mère participait en créant les costumes. Quelques représentations de Guignol furent données au parc municipal. Tout, dans ce théâtre mobile, depuis le castelet jusqu’aux rampes d’éclairage, en passant bien sûr par les décors, avait été fabriqué là, avec du matériel de récupération, telles des boîtes de conserve pour les spot-lights. Cette activité n’était guère adaptée à ma mère qui, en raison d’un cœur fragile, supportait mal la position des bras, levés à la verticale, et qui surtout voulait peindre, et seulement peindre. Cette pièce consacrée aux arts était quoi qu’il en soit un creuset d’imaginaire et d’inventivité, un lieu magique pour une petite fille timide, un peu effrayée par le monde extérieur, représenté entre autre par une barre HLM de douze étages avec pour seul terrain de jeu, un parking." 

 

 
Photo : Anna Cazan lors d'une de ses expositions (en 1967 ?). A gauche, on peut voir sa grande amie Jac Graal, peintre également.

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