Corliande

Auto édition

Auto édition

30 décembre 2011

Chronique - Charline et Evelyne

Fabulines enchantées
de Charline et Evelyne
(Maison Brins d'or)

Fabulines enchantées

      Au catalogue des merveilles de la maison Brins d’or, le murmure des chimères devait commencer à se sentir bien seul. Avec les fabulines enchantées, Charline et Evelyne viennent donc de lui offrir, non pas un petit, mais un grand livre-frère. Car si celui-ci a été conçu selon le même principe que son prédécesseur, il a le format d’un album, contient plus de pages, donc de contes, et bénéficie d’une vraie couverture dont chaque exemplaire est enluminé à la main ! Enfin, autre avantage et non des moindres, douze des trente illustrations sont en couleur. Autant dire que, loin de décevoir, cette dernière publication nous comble de joie.

Le chat et les hirondelles

                 Cette fois encore, les crayons et les pinceaux de Charline ont fait des miracles. Au milieu des planches en noir et blanc toujours aussi mystérieusement belles, Les aquarelles apportent une autre lumière, une alchimie de nuances douces tout en subtilité : le bleu argenté des enfants fées, les verts et les pourpres des feuillages, l’or du couchant et des dorures qui recouvrent la porte magique. Partout l’on retrouve cette délicatesse, cette richesse d’invention, et cette infinie tendresse pour les personnages qu’elle crée, tendresse qu’il nous est impossible de ne pas partager. Il existe quantité de vies insolites tapies dans les fourrés qui bordent notre monde physique, et la maison brins d’or semble s’être donné pour mission magnifique de les dénicher toutes. 
             Chaque dessin raconte une histoire que les mots d’Evelyne aident à révéler. Ces textes eussent pu être superflus, tant l’art de l’illustratrice est évocateur en lui-même. Mais l’auteure qui nous racontent ces images est douée, elle aussi, d’un vrai talent de miniaturiste. Son écriture très poétique possède la même grâce, parfois teintée d’humour espiègle, le même sens de l’harmonie et la même fluidité. S’il est fait allusion bien souvent à des quêtes, à de lointains périls, à des ténèbres enfouies, nul tribut n’est versé ici à la barbarie ou aux crimes de sang. Pas plus que n’y fleurisse la moindre mièvrerie, ou ne s’y bousculent les poncifs. Les héros de ces fabulines sont des monstres quasi inoffensifs, des érudits, musiciens ou poètes, des protecteurs et des voyageurs dont les pires armes sont des livres, des fifres et des bombardes. Car la musique est partout présente dans ces pages, y compris dans le rythme des mots. Cette bienveillance, intelligente et créative, est une qualité trop rare pour n’être pas louée. 
                Souhaitons un avenir brillant à la maison Brins d’or et à ces deux enchanteresses que sont Charline et Evelyne. Car créer de la beauté, si modeste puisse-t-elle paraître, et l’offrir ainsi à notre monde malade et déprimant n’est pas un acte anodin. C’est tenter de pourvoir à sa guérison, une façon réconfortante et radieuse de nous réconcilier avec ce que nous sommes.

                   Visitez ici le site de la maison Brins d'or pour en découvrir quelques extraits et, bien sûr, pour le commander.

Lire ou télécharger ici la version imprimable de cet article

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire