Corliande

Auto édition

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6 mai 2021

Le pays des serviteurs du temps

   Dans plusieurs chapitres de Corliande, puis dans un recueil entier du Livre de Baltos, j'ai situé l'action au pays des serviteurs du temps. Ce lieu peuplé uniquement d'automates m'a été inspiré en partie par un spécimen bien réel, le dessinateur et copiste de l'horloger mécanicien suisse Henri Maillardet. Cet objet admirable fut retrouvé très endommagé après un incendie. Alors d'origine inconnue, ce n'est qu'une fois restauré qu'il révéla de lui-même son identité, en traçant un poème suivi de ces mots : "écrit par l'automate de Maillardet". Cette belle histoire fut aussi source d'inspiration pour l'auteur Brian Selznick, dont le livre "L'invention de Hugo Cabret" devait être superbement porté à l'écran par Martin Scorcese. 
 
    Pour moi, il était surtout question de créer des personnages mécaniques formant une société complexe et fonctionnant de façon totalement indépendante, ce qui n'empêche nullement qu'y sévissent la hiérarchisation et la lutte pour le pouvoir. S'ils vouent un culte au dieu du temps, certains d'entre eux voient en cette entité mythique un marionnettiste disparu dont ils attendent le retour. D'autres réfutent l'idée même d'un être supérieur et se battent pour acquérir une réelle autonomie. Mais jusqu'à quel point sont-ils libres ou peuvent-ils le devenir ? Pour le lecteur, une réponse possible est suggérée, mais pour eux, la question reste posée.

 L'automate de Maillardet

Photograpie : Daderot (Wikimédia)
Photographie : Daderot (wikimédia)

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