Hommage à Jac Graal, l’amie de toujours, qui nous a quittés ce
matin. Compagne de galères d’Anna Cazan à ses débuts, et comme
elle, artiste sans concession, elle mit tout en œuvre pour vivre de
sa peinture, chose particulièrement difficile quand on veut
conserver sa liberté et son intégrité. C’était une personne
charmante, quoique tourmentée, en perpétuelle recherche d’absolu
et de sérénité. Elle laisse une œuvre considérable, huiles,
aquarelles, gravures, calligraphies (mais aussi poésies), dont voici
un très modeste échantillon
"Enfant, je me souviens de ma mère peignant, tous les jours, quoi qu’il arrive, plusieurs heures par jour. Nous vivions alors dans ce petit appartement d’Orly (quartier des saules) où nous avions trois pièces. Mes parents dormaient dans le séjour, ma sœur et moi partagions une chambre et l’autre servait d’atelier. Pas seulement pour la peinture. Mon père y sculptait les têtes et les mains de ses marionnettes à gaines dans du bois de tilleul. Ma mère participait en créant les costumes. Quelques représentations de Guignol furent données au parc municipal. Tout, dans ce théâtre mobile, depuis le castelet jusqu’aux rampes d’éclairage, en passant bien sûr par les décors, avait été fabriqué là, avec du matériel de récupération, telles des boîtes de conserve pour les spot-lights. Cette activité n’était guère adaptée à ma mère qui, en raison d’un cœur fragile, supportait mal la position des bras, levés à la verticale, et qui surtout voulait peindre, et seulement peindre. Cette pièce consacrée aux arts était quoi qu’il en soit un creuset d’imaginaire et d’inventivité, un lieu magique pour une petite fille timide, un peu effrayée par le monde extérieur, représenté entre autre par une barre HLM de douze étages avec pour seul terrain de jeu, un parking."
Photo : Anna Cazan lors d'une de ses expositions (en 1967 ?). A gauche, on peut voir sa grande amie Jac Graal, peintre également.
Les
éditions L'Aigue-Marine sont heureuses de vous présenter, en avant
première, la couverture de leur prochaine publication : une monographie
du peintre Anna Cazan !
Clémentine
Rosay-Trigeau, après un superbe article sur son blog littéraire
consacré à Corliande, avait évoqué le Livre de Baltos sur sa page
facebook. En fait, ce n’était qu’un avant goût de la chronique publiée
aujourd’hui, sur ce même blog « La plume de Clémentine ». Une fois de
plus, je suis à la fois extrêmement émue, et confondue par la justesse
et la profondeur de son analyse. Un grand, grand merci à elle !
Cliquer sur l'image pour accéder à l'article et au blog
Intrigues
et trahisons à la cour des serviteurs du temps. Le pouvoir des rois
semble indestructible, car tout y est réglé comme sur du papier à
musique. Certains pourtant tentent de le renverser.Des
sociétés secrètes voient le jour. Et
quel
moment plus propice que la fête carnavalesque
suivant
la traditionnelle cérémonie de l’horloge pour manœuvrer en toute
discrétion ? Masques parmi les masques, les conspirateurs se
réunissent, s’organisent et se surveillent mutuellement.Leur
but ? Entrer
en possession du coffre contenant les
plans du mécanisme régissant le royaume. Il faudra pour cela
substituer aux évêques les trois clefs correspondant aux serrures
dudit coffre, et surtout, découvrir les trois formules codées
nécessaires à son ouverture. Mais comment voler ce qui n’est propriété que de l’esprit ? Bien malgré lui,
le médecin et chercheur Anselme entre en scène...
« Les
masques » troisième récit des chroniques de Serylia. Cliquer ICI pour lire les premières pages.
L’un
des protagonistes
les plus importants du
second livre de Corliande, est Thibaut le nain, bouffon du roi
Arsénius-Gontran, sixième du nom, à la cour du palais des
serviteurs du temps. Spirituel
et irrévérencieux, comme l’y autorise sa profession, il souffre
néanmoins
de
son statut d’amuseur et ses piques relèvent plus de la défense
que de l’attaque. Personnage
intelligent, sensible et profond, il porte en lui l’espoir de voir
un jour triompher la justice et cherche inlassablement les moyens d’y
parvenir. Il ne pouvait que revenir hanter le livre de Baltos. Dans
« Les chroniques de Serylia » on
le voit aux prises avec la sottise et la vanité de son seigneur et
maître, puis, brièvement, en conseiller du médecin Anselme, héros
malgré lui d’un récit intitulé « Les masques »,
récit
dont je reparlerai.
Dans
les glaciales
et brumeuses terresdu
nordse
dresse une étrange bâtisse. Nul
drapeau ne flotte au-dessus de ses tours car elle ne dépend d’aucune
administration ni n’appartient à la moindre nation. Quelque
peu tombée
en désuétude, elle se trouveà
la naissance d’une province demeurée
libre
appelée l’Estangle. C’était
un
ancien
château fort doublé
d’un édifice
religieux voué
à des dieux oubliés, à
demi en ruines, lorsqu’elle fut
restaurée pour abriter l’école universelle des savoirs. Cette
œuvre
fut
celle des
Delfs, une dynastie en rupture avec les lois martiales et injustes de
l’empire Éturbe.
On
y venait
de toutes les régions du monde pour partager une
visionpacifiste,
des
acquis scientifiques ou culturels.
On
y venait
surtout pour tenter
d’élaborer
un langage commun à tous les peuples, sorte d’espéranto conçu
avec
l’espoir de
mettre fin aux conflits et de
faciliter
la compréhension mutuelle des êtres
vivants, humains
ou
non humains, sans
nuire à leur diversité. Mais
comme vous l’imaginez,
les choses ne furent pas aussi simples…
« L’école
universelle des savoirs » est le second chapitre de « La
dynastie des Delfs », dans le septième recueil du Livre de
Baltos.
La
voici enfin, la vidéo que vous attendiez tous ! Le repas de l’écureuil
est un montage de séquences avec pour acteurs vedettes les petits
visiteurs de mon cerisier. La qualité des films laisse à désirer,
surtout les gros plans, car pris avec un appareil photo compact tout
simple, à travers une vitre et, bien sûr, à distance. Naturellement,
cela ne vous surprendra pas, les scènes les plus drôles et les plus
touchantes n’ont pas été immortalisées. J’ai vu, par exemple, l’un d’eux
prendre une noisette, descendre de l’arbre et, en trois bonds, aller
l’enterrer un peu plus loin dans le jardin, puis recommencer. J’ai vu
aussi une femelle allaitante (l’une de ses tétines était très visible)
faire le ménage dans la mangeoire et jeter cacahuètes entières (pas à
son goût visiblement) par-dessus bord, avec les coquilles de noisettes
vides. Auparavant j’avais vu l’un d’eux (toujours la femelle, sans
doute) arracher des lanières d’écorce des branches mortes d’un buisson,
les rouler en boules, les malaxer à toute vitesse avec ses petites
pattes et les emporter je ne sais où pour faire son nid. Souvent, un peu
agacés par le couvercle qui retombe sans cesse, ils s’efforcent de le
soulever le plus haut possible, en insistant plusieurs fois, espérant
ainsi le laisser ouvert (on voit juste un bref aperçu de ce comportement
vers 0:28). Et je ne compte pas les courses poursuites à travers les
branches ou autour du tronc, car ils sont parfois deux, voire trois.
Tout cela se produit évidemment alors que l’appareil n’est pas prêt.
Bref, ces petites créatures n’en finissent pas de m’attendrir. Pour la
bande son, j’ai préféré ne rien mettre. Je refuse les musiques au mètre
proposées par les plateformes, et je ne voudrais pas enfreindre la loi
si j’utilise un thème qui me plaît (manquerait plus que je doive payer
des droits, déjà qu’ils me coûtent cher en noisettes !).
« D’où
avait-elle pu tirer ces visions d’outre-monde ? Certainement
pas de ses promenades à travers le village, ni même aux alentours.
Aucun de ses souvenirs n’avait pu les lui inspirer, par plus que
ses lectures. Sans doute possédait-elle en elle une clef magique
ouvrant des portes aux autres invisibles, une sorte de « machine
volante » lui faisant parfois quitter la réalité corliandaise
pour visiter des contrées inconnues. »
Le troisième récit, dans le premier recueil du livre de Baltos, vous fera découvrir un nouveau personnage. Mélénisse, corliandaise excentrique et inspirée, mais terriblement distraite, fut autrefois une célébrité locale ayant marqué les mémoires. Inventrice malgré elle d'une miraculeuse recette de galette, laquelle deviendra le plat traditionnel du village, elle était avant tout une artiste de talent et pourtant méconnue. Toute ressemblance avec une certaine dame de mon entourage n'est évidemment pas fortuite. Bien qu'elle ne soit pas son fidèle portrait, "L'héritage de Mélénisse" est un petit hommage déguisé à ma mère, le peintre Anna Cazan.
Dans plusieurs chapitres de Corliande, puis dans un recueil entier du Livre de Baltos, j'ai situé l'action au pays des serviteurs du temps. Ce lieu peuplé uniquement d'automates m'a été inspiré en partie par un spécimen bien réel, le dessinateur et copiste de l'horloger mécanicien suisse Henri Maillardet. Cet objet admirable fut retrouvé très endommagé après un incendie. Alors d'origine inconnue, ce n'est qu'une fois restauré qu'il révéla de lui-même son identité, en traçant un poème suivi de ces mots : "écrit par l'automate de Maillardet". Cette belle histoire fut aussi source d'inspiration pour l'auteur Brian Selznick, dont le livre "L'invention de Hugo Cabret" devait être superbement porté à l'écran par Martin Scorcese.
Pour moi, il était surtout question de créer des personnages mécaniques formant une société complexe et fonctionnant de façon totalement indépendante, ce qui n'empêche nullement qu'y sévissent la hiérarchisation et la lutte pour le pouvoir. S'ils vouent un culte au dieu du temps, certains d'entre eux voient en cette entité mythique un marionnettiste disparu dont ils attendent le retour. D'autres réfutent l'idée même d'un être supérieur et se battent pour acquérir une réelle autonomie. Mais jusqu'à quel point sont-ils libres ou peuvent-ils le devenir ? Pour le lecteur, une réponse possible est suggérée, mais pour eux, la question reste posée.
Dans son blog, dont le lien est ici, Clémentine Rosay-Trigeau a publié un article sur Corliande. Un article superbe, d’une finesse d’analyse et d’une pertinence remarquables. Plus de dix ans après sa parution, il est une des rares publications traitant de ma trilogie. Certes, je suis restée une inconnue, cela ne saurait surprendre. Mon travail n’a pas inondé internet, encore moins les médias classiques. Côté positif de la balance, une interview riche et fort bien menée sur le site du label nato ; côté négatif, une chronique peu flatteuse dans un blog médiocre où j’estime avoir été piégée (je ne reviendrai pas plus longtemps sur cet épisode douloureux) ; et quelque part entre les deux, un petit texte concocté un peu à la va-vite par Richard Ely pour son Peuple féerique (je ne peux pas lui en vouloir, en principe il ne chronique pas de fantasy) ; une présence plutôt discrète et peu remarquée sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, et c’est à peu près tout.
Nombre d’auteurs auto-édités fournissent des efforts considérables pour se faire connaître. Ils envoient leur ouvrage à moult blogueurs, lesquels ne manquent pas sur la toile, et surtout, organisent des dédicaces et s’introduisent dans les salons. S’ils ont de la chance, ils peuvent y passer beaucoup de temps. Cette dernière activité m’a été suggérée plusieurs fois. Je n’ai jamais pu l’envisager. Je sens très bien que ma place n’est pas là. M’exposer ainsi m’est physiquement presque impossible. Quant à envoyer mes livres, outre le côté onéreux de la chose, j’y ai pensé bien des fois. Mais, de même que pour les maisons d’éditions, il faut savoir cibler, ce que, manifestement, je n’ai pas su faire. Beaucoup de blogueurs littéraires, professionnels ou pas, mais sérieux à tout le moins, se soucient peu, voire pas du tout, de fantasy, genre très méprisé en France. À l’inverse, j’ai exploré plusieurs blogs lui étant consacrés, que j’ai trouvé plutôt mauvais. Je parle de mes débuts. Il est possible que la situation ait évolué. Il est possible aussi que je me sois trompé de chemin dans cette jungle, n’aboutissant qu’à des voies sans issue. Là encore, il eût fallu y passer plus de temps. Bref ! J’avoue qu’après toutes ces années, j’avais un peu jeté l’éponge.
Je ne connais pas personnellement Clémentine. Son premier partage de ma présentation de Corliande sur Twitter m’avait fait grand plaisir, évidemment, et m’avait incitée à la suivre. Je suis allée voir son blog, que j’ai trouvé excellent. Je ne saurais trop vous en recommander la visite. On y découvre immédiatement sa culture littéraire, son intelligence et son talent de rédactrice. Nous avons continué à nous intéresser l’une à l’autre, à « aimer » nos publications respectives. J’ai longtemps hésité à lui envoyer ma trilogie. Malgré cette connivence, je n’étais pas sûre qu’elle lui plaise et j’avais peur de l’encombrer ou de la mettre mal à l’aise. Mais je la devinais bienveillante. Alors je lui ai proposé, et elle a accepté. Le résultat dépasse de très loin l’espoir que j’avais mis dans cet échange. (Je lui ai en outre fait parvenir « Le livre de Baltos ». Souhaitons que son accueil soit aussi bon.) C’est donc avec émotion que je vous livre son article, celui dont je n’avais jamais osé rêver. Pour le lire, cliquer sur l’image ci-dessous :
Petit ajout : Blogger étant parfois malicieux, il refuse obstinément de justifier mon texte, alors je l'ai centré. On se défend comme on peut !
Les
lecteurs de Corliande ont presque tous évoqué l’aspect visuel de
ma trilogie, et ce, à juste titre. Avec une mère peintre, un père
dessinateur et marionnettiste, et le rêve, adolescente, de devenir
cinéaste, j’ai toujours
accordé une grande place aux images. Très
peu ont
parlé de la musique, pourtant particulièrementprésente
dans le livre II. Les voix des ondins entremêlées,
obsédantes,
forment
uneinquiétante
fresque
sonore (déjà
timidement
élaborée avec
le
groupe Altaïs dont j’ai fait partie dans
les années 80, dans
un morceauintitulé
« Gravitation
zéro ». Largement
inabouti,
par
rapport à l’idée que je m’en faisais, il
reste cependant un très beau souvenir).
En
outre,
au
pays des serviteurs du temps, c’estpar
le chant que Sérylia va trouver sa place. Maissurtout,
elle
y rencontrera
Thomas le
musicien, personnage très important pour moi. Rivé
à son
clavecin, instrument excluant toute
nuance dans le jeu de l’interprète (techniquement
parlant, il s’agirait d’ailleurs plutôt d’un clavicorde),
n’exécutant
que les partitions qui lui sont imposées, il
souffre de sa condition d’automate.
S’il a une histoire
et une identité
propre, la musique dont il rêve est
de
toute évidence dans mon esprit celle
de Ravel. La
phrase « mon
cœur est une horloge »
qu’il adresse à la
jeune corliandaise,
même
si elle est factuelle, est
aussi
une
allusion à l’opinion exprimée de
façon quelque peu péjorative
par Stravinsky
au sujet du grand
compositeur. Et lorsque j’ai écrit ces mots :
« Il
lui semblait que ces notes, si extraordinairement belles, cherchaient
à s’évader de la rigidité des touches, comme si, soudain, elles
n’étaient plus frappées, mais gonflées d’air, ou émises par
les caresses de l’archet sur les cordes d’un violon. Sans
métronome, sans tempo rigoureux pour entraver leur vol, elles
étaient libres, et pures comme du cristal. Bientôt, il lui sembla
qu’un orchestre complet l’avait rejoint, tant l’instrument,
loin de contenir cette musique, ne paraissait être pour elle qu’un
simple support dont elle s’élançait sans cesse, trouvant ses
prolongements dans l’esprit même de ceux qui l’écoutaient. Elle
ne savait ce qu’entendaient les autres, mais elle, qui la
découvrait si éloignée de tout de qu’elle connaissait, croyait
pourtant y retrouver son propre monde transposé, avec sa nature, ses
quatre éléments, ses milliers de couleurs ; avec ses murmures
et ses plaintes, ses scintillements et ses ténèbres, ses joies et
ses douleurs ; avec cette vie, enfin, qui portait chaque mesure,
jaillissait de chaque note… »
lorsque
j’ai écrit ces mots, donc, ce
que moi,
j’entendais,était
très précisément ce
merveilleux passage du ballet féerique
« Daphnis
et Chloé »
appelé « Le
lever du jour ».Cette
version notamment, par Charles Dutoit,
pourrait
bien être
« Le
disque » entre tous, que j’emporterais sur une île déserte,
ce qui serait du reste tout à fait approprié.
Les
bérylliens sont des
sortes
d’elfes aquatiques vivant
sur une île de l’archipel d’Opale, dont
il est largement fait mention dans le livre II de Corliande.
Complètement
disparus
au moment du périple de Baltos et Serylia, ils jouent néanmoins
indirectement un rôle important dans la résolution de leur quête.
Dans
le recueil intitulé « Chroniques océanes » du Livre de
Baltos, leur histoire est contée plus en détails, à travers les
propos d’un marin, Anissan Rubyn, qui fut à la fois la cause de
leur perte et leur défenseur.
Aujourd'hui, Le livre de Baltos est disponible en e-book (Kobo) sur Fnac.com.
En attendant d'autres retours, voici ce que pense Clémentine (du très bon blog littéraire "La plume de Clémentine") de Corliande. Et un article est à venir. Un nouvelle qui m'a mise en joie.
« Similune était peut-être plus sensible, moins détachée des
choses terrestres. Elle n’avait pas su renoncer comme les autres sages à sa
nature profonde et en ressentait de la tristesse autant qu’un vague sentiment
de culpabilité. Elle disait souvent que sa place n’était pas au palais minéral,
à réfléchir sur le sens et le mouvement du monde, mais auprès des mortels dont
elle aimait la perfectibilité. Elle avait le pouvoir de soigner, de réconforter
les cœurs meurtris, pas celui de méditer sur la cause de telles meurtrissures. »
Extrait « Similune » dans le livre de Baltos. Ce premier
texte du troisième recueil, intitulé « Retour au pays des dieux »,
est dédié à la mémoire de Mélusine, petite chatte disparue en 2012.
Le livre de Baltos sera disponible en ebook, sur le site Fnac.com à partir du 31 mars. Cependant, on peut d'ores et déjà le commander. Pour l'instant, son prix de vente est identique à celui de la version papier, à savoir 17€. Par la suite, bien sûr, il baissera. Quant aux trois volumes de Corliande, ils sont toujours disponibles au prix dérisoire de 2€99 chacun.
Parallèlement à la sortie du livre de Baltos, je réfléchis à une nouvelle édition de Corliande. Il s'agirait de l'intégrale des trois livres en un seul volume. Les actuelles configurations de Lulu.com le permettent. Or j'ai toujours trouvé dommage d'avoir dû fractionner la trilogie, tant elle me paraissait faire un tout. La perception que peut en avoir un lecteur qui s'arrête au livre premier est faussée, car celui-ci est loin de refléter l'ensemble. Il y a un aspect évolutif très important dans ce récit, lequel voit grandir et murir ses deux personnages principaux, confrontés à des problématiques plus philosophiques à mesure qu'ils avancent. Je rêvais de pouvoir réunir les trois grandes étapes de leur épopée, et il semblerait que cela soit devenu possible. Dans un premier temps, je l'éditerai probablement en e-book, disponible sur mon blog, et sans doute aussi sur Fnac.com. Puis je m'attaquerai, le plus vite possible, à la version papier. Dans les deux cas, mon plus gros souci sera de produire une nouvelle couverture.
Corliande était une longue, très longue histoire. Ce récit féerique nous contait l’odyssée de Baltos et Serylia, depuis leur petit village du sud vers le nord et la cité du mensonge.
Après ce travail fastidieux, j’étais tenté par la rédaction de textes courts, en lien avec cet univers (d'autres, sans doute, auraient procédé à l'inverse). Il n’est pas indispensable d’avoir lu la trilogie pour les apprécier, mais certaines références peuvent échapper à un lecteur novice. La structure de l’ouvrage est assez linéaire. Là encore, nous partons du village, donc du sud, pour aller vers le nord. En chemin, nous rencontrons les nains et les sylphes des collines ; rejoignons les dieux animaux du Deis Paesina ; séjournons chez les automates serviteurs du temps ; traversons les plaines du centre ; prenons la mer vers l’archipel d’Opale ; explorons les froides régions du nord et, enfin, retrouvons une vieille connaissance, le conteur Gawein. Les huit recueils regroupent donc ces récits par zones géographiques. S’ils peuvent être abordés dans le désordre – pourquoi pas ? – il y a toutefois un fil conducteur qui les relie et certains s’enchaînent de façon logique. Cet ensemble de textes, qui ne sont pas tous des contes à proprement parler, fonctionne un peu à la manière des « Chroniques martiennes » de Ray Bradbury, ceci étant dit, bien sûr, en toute modestie. Je n’aurais pas l’outrecuidance de comparer mon « Livre de Baltos » à ce chef d’œuvre de la littérature de l’imaginaire.
Qu’il me soit un
jour permis de voler à la manière des anges du Deis Paesina, et de contempler
du haut du ciel mon cher village. Je le verrais tel un bel objet rare, une
miniature aux multiples reflets posée sur un moelleux coussin de velours
émeraude. Lové au cœur de sa clairière, plongé dans une douce quiétude ou
bouillonnant d’activités, il brille de mille nuancesvives et pétillantes, rehaussées par le fil
d’argent du ruisseau. Prenant de l’altitude, je vois qu’autour de lui palpite
la forêt de Corliande, elle-même entourée de quatre montagnes parmi les plus
élevées des régions du sud. Au-delà de ces montagnes il y a la terre, vaste
contrée de toutes les peurs et de tous les attraits, dont l’horizon lointain se
dilue dans l’espace. Et plus loin encore, quelque part en un ailleurs
indéterminé, que même ailé je ne saurais atteindre, il y a vous.
Au terme de mes différents voyages,
serrant contre moi mes carnets remplis de notes, de promesses de petites et de
grandes histoires, avec le désir encore inavoué d’y mettre de l’ordre et de
faire un livre du tout, c’est d’abord à vous que j’ai pensé. À vous que je ne
connais pas, et ne connaîtrai sans doute jamais. À vous, lecteur sans visage,
sans nom, sans passé et sans avenir de ce côté-ci du réel. Qui sait par quel
chemin détourné vous tomberez un jour peut-être sur ces lignes ? Certes,
cet ouvrage semble d’abord destiné à mes concitoyens, aux générations qui leur
succéderont, mais aussi aux autres habitants du globe. Car mon identité, comme
celle de ma compagne Serylia, est connue en bien des provinces. Partout l’on
parle encore de ces deux adolescents qui, armés seulement de leur inexpérience
et d’une toute petite larme de béryllien, réduisirent à néant la cité du
mensonge. Nul doute que mes récits trouveront un écho parmi ceux qui naguère
croisèrent notre route et peut-être aussi chez leurs descendants. Mais au fond
je le sais bien, voyageur immobile, lecteur d’outre monde, lorsque j’écris
ceci, c’est à vous que je m’adresse.
***
Ainsi commence Le livre de Baltos. La suite vous entraînera dans un voyage traversant le monde, du sud au nord, à la découverte des peuples rencontrés au cours de leur précédente épopée par mes deux héros corliandais. Ce monde, bien sûr, est un peu différent du nôtre, quoiqu'il lui ressemble en bien des aspects. Partez donc avec Baltos, à la poursuite de ces personnages, récits, contes et anecdotes. Le livre est en vente chez Lulu.com.